Le nombre de LWIN7 bourguignons échangés sur le marché secondaire a atteint un niveau record en mars, le nombre d’étiquettes distinctes produites en France n’ayant cessé d’augmenter depuis 2018.
- Même si le Burgundy 150 a connu une légère baisse entre fin 2018 et début 2020, le nombre de vins de la région échangés mensuellement a fortement augmenté.
- La baisse des échanges mensuels en 2019 et le récent record de cette année semblent corrélés à l’entrée en vigueur des droits de douane américains et à leur suspension.
- Les échanges records de vins bourguignons en mars constituent une performance remarquable dans une tendance générale à la hausse.
Dans une récente mise à jour au sujet du marché, nous avons examiné la solide performance enregistrée récemment par l’indice Burgundy 150 et nous nous sommes demandé si le marché bourguignon était en train de « partir à la hausse » ?
Une des informations intéressantes de cette mise à jour réside dans le nombre record de vins bourguignons distincts (LWIN7) négociés actuellement sur le marché secondaire.
Au sommet du monde
Comme souligné dans ce précédent post, au plus fort de la course du Burgundy 150, soit en novembre 2018, seulement 140 LWIN de la région s’étaient échangés. Rien qu’en mars cette année, 538 vins bourguignons distincts ont changé de mains, ce chiffre établissant un nouveau record.
Entre novembre 2018 et mars 2020, l’indice Burgundy 150 souffre d’une baisse, mais la période coïncide avec l’escalade du nombre de LWIN7 échangés.
Tout au long de l’année 2019, le nombre de LWIN7 échangés continue d’augmenter pour pointer à plus de 200 unités au cours de l’été.
Le nombre de vins bourguignons échangés repasse toutefois sous la barre des 200 en octobre 2019. Moment où les États-Unis soumettent les vins de l’UE à de nouveaux droits de douane.
Encore plus haut
En 2020, l’année commence néanmoins très fort avec un peu plus de 210 vins bourguignons échangés en janvier. La tendance se poursuit durant le premier semestre de l’année, reflétant les rapports des marchands britanniques indiquant que la Bourgogne figure en bonne place sur les listes de leurs clients alors que la pandémie de Covid-19 commence à se déclarer.
En août 2020, alors que le marché des vins fins est en pleine reprise, le nombre de vins bourguignons distincts échangés dépasse les 300 unités.
Pour le reste de 2020 et même pour les deux premiers mois de 2021, le nombre de LWIN bourguignons échangés reste fermement à ce niveau. Le mois de mars venu, il grimpe à 538 unités.
Quid de la suite ?
Bien que le nombre d’acheteurs de vins bourguignons aux États-Unis ait commencé à croître au cours du second semestre 2020, l’annonce par l’administration Biden, le 5 mars dernier, d’une suspension unilatérale de quatre mois des droits de douane en vigueur entre les États-Unis et l’UE, a provoqué une hausse notable de l’activité en rapport avec la Bourgogne (et Bordeaux) pour les marchands américains.
En cette fin de mois d’avril, le nombre de vins bourguignons échangés a effectué un grand pas en arrière – pour retomber à seulement 410 unités. Par rapport au nombre d’étiquettes échangées en janvier et février dernier, il s’agit toujours d’une augmentation considérable. Peut-être d’ailleurs que ce n’est pas si loin de la direction que prenait le commerce mensuel des LWIN7 bourguignons avant le pic de mars.
Il reste à voir si le nombre de vins bourguignons distincts échangés sur une base mensuelle va se maintenir à ce nouveau niveau. Il semble bien que le retour des acheteurs américains ait provoqué le mois dernier un sursaut qui s’est rapidement résorbé, du moins dans une certaine mesure.
Il ne fait aucun doute, cependant, que le marché secondaire des vins bourguignons s’est considérablement élargi. Les droits de douane entre les États-Unis et l’Union européenne étant toujours suspendus, et peut-être voués à le rester indéfiniment, il semble qu’il y ait à la fois de l’appétit et beaucoup d’espace pour une future croissance.