Qu’est-il arrivé aux Bordeaux ?
En 2010, les vins de Bordeaux dominaient le marché des grands vins en comptant pour plus de 95 % de la valeur totale du marché. Certaines semaines, la vente de premiers crus constituait à elle seule plus de la moitié du marché. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas et la part de marché moyenne du Bordeaux chute chaque année depuis 2010 comme le montre le graphique ci-dessus.
Bien que la région bordelaise reste le premier acteur du secteur viticole, son influence a largement diminué. Pour l’année en cours, la région représente à ce jour seulement 60,7 % des ventes, part de marché annuelle la plus faible jamais enregistrée par Liv-ex. Ce chiffre est d’ailleurs en net recul par rapport au 68,3 % atteint en 2017.
Plusieurs raisons peuvent expliquer le déclin de la région bordelaise observé ces dernières années. À partir de 2011, ont contribué à la baisse de la part de marché du Bordeaux, les prix élevés et insoutenables de ses grands crus, ainsi qu’un moindre intérêt de la Chine pour les vins de la région. Aussi plus récemment, le marché des grands vins s’est élargi. En décembre dernier, nous avions remarqué qu’un nombre croissant de vins se vendait activement sur le marché secondaire ; phénomène contribuant à faire chuter davantage la part de marché du Bordeaux.
La Bourgogne gagne du terrain
Au détriment de la région bordelaise, les négociants se tournent vers d’autres horizons. Ainsi, la part de marché de la région Bourgogne notamment atteint 14,7 % à ce jour pour 2018, alors qu’elle était de 12,5 % pour l’exercice 2017.
Comme notre récent rapport le soulignait, le marché du Bourgogne repose maintenant sur une base plus large, qui s’étend chaque année. En 2017, 1 573 vins de Bourgogne distincts (LWIN11) ont été échangés, soit une augmentation de 539 % par rapport au nombre négocié en 2010. Alors que le marché s’élargit, il a aussi gonflé et l’exposition totale du Bourgogne — valeur totale des offres d’achat et de vente — est passée de 3 millions à près de 9 millions de livres sterling en trois ans, avec une croissance rapide en 2017.
Pour télécharger notre rapport sur le Bourgogne, cliquez ici.
La Champagne, l’Italie et le Rhône suivent
La Bourgogne n’est pas la seule région à gagner du terrain en termes de parts de marché cette année. La Champagne, l’Italie et le Rhône suivent. Des trois, la région Champagne est celle qui voit sa part de marché augmenter le plus avec 6 % en 2017 contre 7,6 % à ce jour pour l’année en cours. Dans le même temps, les parts de marché des vins italiens et de la région du Rhône sont passées de 6 % à 7,3 % et de 2 % à 2,9 %, respectivement.
La catégorie « Reste du Monde » est la seule région en baisse avec Bordeaux, sa part de marché reculant de 5 % pour l’année 2017 à 4,4 % à ce jour pour 2018.
L’année n’est toutefois pas encore terminée. Nous vous invitons à revenir sur notre page en janvier prochain pour consulter les chiffres 2018 définitifs.