Jancis Robinson MW et son équipe ont publié leurs premières notes et impressions au sujet du millésime 2020 des vins de Bordeaux.
- La Rive droite a été saluée comme étant sans doute la meilleure moitié de la Gironde, ses vins faisant preuve de plus de cohérence et d’une bonne fraîcheur.
- Malgré les conditions de sécheresse, de nombreux vins de la Rive gauche sont beaucoup plus « maigres » que prévu. Un premier cru au moins a cependant été jugé comme étant « supérieur » à ses millésimes 2019 et 2018.
Cette année, J. Robinson et ses collègues Julia Harding et James Lawther se sont partagé les tâches relatives à la dégustation des vins pour faire paraître leurs commentaires sur leur site web.
Pour donner une vue globale du millésime, voici ce qu’ils ont déclaré : « Sur la base des échantillons issus des fûts, il apparaît que des vins étonnants ont été produits en 2020. Sur la Rive gauche, ils ont généralement été produits par des producteurs qui ont pu se permettre d’être extrêmement sélectifs dans leurs assemblages finaux.
La Rive droite, dominée par le merlot, compte également une multitude de vins très réussis, tous n’étant pas susceptibles d’être proposé à un prix ridiculement élevé, même si aucune annonce n’a encore été faite au sujet de la tarification. 2020, toutefois, s’annonce globalement moins consistant que le millésime 2019. »
Rive droite
Les Saint-Émilion et Pomerol ont été les premiers vins abordés par les dégustateurs, car, comme l’écrit J. Robinson, « d’une manière très générale, le millésime 2020 semble y être plus réussi, ou du moins plus cohérent, que sur la rive gauche ».
La critique poursuit en disant qu’elle s’est surprise « à retomber en amour avec les Saint-Émilion » ces dernières années et que le millésime 2020 est selon elle dans la continuité de cette tendance à un retour à la fraîcheur qui était déjà évidente avec les vins de 2018.
Ainsi, elle écrit : « Les vins sont tellement plus frais et expressifs qu’auparavant. »
N’en ayant pas dégusté les vins, la critique n’a pas émis de commentaires sur la région de Pomerol, mais James Lawther a attribué au Château Lafleur la superbe note de 19/20, louant « sa persistance et sa fraîcheur minérale tout au long de la dégustation » et « son énorme potentiel de maturation ».
Rive gauche
Les conditions vers la fin de la saison de croissance 2020 n’ont pas été tout à fait idéales pour le Cabernet Sauvignon et J. Robinson écrit en effet que selon elle le cépage n’aura pas pu atteindre sa pleine maturité sur certaines propriétés.
Elle a également remarqué des pourcentages de Merlot plus élevés que la normale dans de nombreux assemblages. Après celle des vins de Saint-Émilion, la dégustation des vins du Médoc aura apparemment été tout en contraste, la critique déclarant que la « maigreur » de ces derniers « est un véritable choc » dans certains cas.
Elle a toutefois révélé avoir trouvé le Léoville Barton « tout à fait charmant » et les vins de Graves et de Pessac-Léognan « assez cohérents ».
Julia Harding est venue ajouter quelques réflexions supplémentaires, notamment que certains des vins de Margaux dégustés, bien qu’« intenses en fruits noirs », manquaient un peu du caractère parfumé traditionnel de l’AOC.
De son côté, J. Lawther a également attribué la note de 19 points à deux premiers crus : les Château Lafite et Château Margaux. Il a qualifié le premier de « profond, intense et majestueux » et fort d’un « potentiel incroyable », et décrit le second comme « classique et expressif » avec « quelque chose de plus que les millésimes 2019 et 2018 ».
D’autres commentaires de dégustation seront mis en ligne sur JancisRobinson.com dans les prochains jours.
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