- Le tableau des dégâts causés par le gel aux vignobles bordelais se précise. Le dernier millésime lourdement frappé par le gel, à savoir 2017, est toutefois le millésime bordelais qui s’est le plus échangé en volume depuis le début de l’année.
- Bordeaux a conservé une belle part de marché cette semaine, mais a perdu un peu de terrain en raison de la reprise des échanges sur le marché italien.
- Pour la deuxième semaine ce mois-ci, le Château Lafite 2018 a été le vin le plus échangé en valeur.
Gelées dans la région de Bordeaux
Les dégâts causés par le gel au début du mois d’avril ont à nouveau fait la une des journaux cette semaine. Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) a annoncé qu’« entre 30 et 50 % des vignes bordelaises ont été touchées par le gel, avec un niveau de dégâts variable selon les vignobles ».
Le dernier millésime bordelais à avoir été victime du gel était jusqu’ici 2 017, et selon JancisRobinson.com, « les rendements enregistrés cette année-là dans la région sont les plus faibles de ces 25 dernières années au moins ».
Le millésime 2017 des vins de Bordeaux a vu son activité sur le marché secondaire s’intensifier en 2021 pour devenir le millésime bordelais le plus échangé en volume depuis le début de l’année. En ce qui concerne les prix, les choses sont néanmoins tout à fait différentes, près de 80 % des vins de l’indice Bordeaux 500 de 2017 se négociant en dessous de leur prix de sortie à Londres.
Bordeaux s’accroche
Les derniers Bordeaux 2018 sont en train de devenir physiquement disponibles et 2018 est actuellement le millésime le plus échangé en valeur sur l’année en cours. Les notes obtenues par les vins en bouteille ont élevé le statut du millésime. Entre Neal Martin et Antonio Galloni du côté de Vinous, et James Suckling, Lisa Perrotti-Brown MW et Jeb Dunnuck par ailleurs, 17 vins du millésime 2018 ont obtenu la note parfaite de 100 points. Les Lafleur 2018 et Margaux 2018 ont tous deux unanimement reçu 100 points de la part de trois critiques différents.
La part de marché de Bordeaux en valeur s’est maintenue au niveau atteint la semaine dernière après une nette amélioration. À 45,8 %, la part de marché de la région en valeur se situe bien au-dessus de la moyenne (en hausse) de ce début d’année qui est de 37,3 %. Notablement d’ailleurs, les cinq vins les plus échangés cette semaine proviennent tous de la région bordelaise.
L’Italie a connu la plus forte augmentation hebdomadaire de part de marché pour totaliser 15,5 % de la valeur totale des échanges de la semaine. Les échanges de vins italiens ont été dominés par la Toscane (56,4 %), suivie de près par le Piémont (40,2 %).
Les vins les plus échangés de la semaine
Pour la deuxième fois ce mois-ci, le vin le plus échangé de la semaine était le Château Lafite Rothschild 2018. Le vin s’est cette semaine 1,4 % plus cher (100 £) que la semaine dernière (4 300 £), en hausse de 23,3 % depuis sa sortie à Londres.
Le Château Lafite Rothschild 2015 (94 points – NM) a rejoint son petit frère dans le Top 5 de la semaine. L’année où il est devenu physique (2018), ce vin avait fini par être le 7e vin le plus échangé en valeur. Sorti au Royaume-Uni à 4 350 £ les 12 bouteilles de 75 cL, ce vin est aujourd’hui en hausse de 29,6 %.
Un autre vin issu du millésime 2018 est venu compléter le Top 5 de la semaine : le Château Haut Brion. Il a récemment reçu 100 points de la part de Lisa Perrotti-Brown MW pour Wine Advocate et de Jeff Leve pour Wine Cellar Insider. Le vin n’a pas connu la même performance de prix que le Lafite Rothschild 2018 150e anniversaire et est en baisse de 7,8 % par rapport à son prix de sortie au Royaume-Uni.
Le rapport d’ouverture de la campagne des primeurs Bordeaux 2020 est désormais accessible en lecture et téléchargement pour nos membres exclusivement, en cliquant ici.
Principales conclusions :
- Le calendrier de la campagne des primeurs de cette année ne semble pas aussi étouffant que celui des éditions précédentes, et la plupart des dégustations et rapports des critiques devraient être terminés d’ici début mai.
- Ces évaluations seront vitales pour le succès de la campagne, avec des prix de sortie envisagés à la hausse, mais elles ne doivent pas occulter la position délicate de Bordeaux sur le marché dans son ensemble.
- Les premières indications suggèrent un très bon potentiel pour les vins de grande qualité, mais 2020 semble être un millésime hétérogène.
- Les températures élevées pendant la saison de croissance ont affecté les rendements, et le volume de la récolte 2020 s’avère inférieur à la moyenne décennale.
- Avec la poursuite des pratiques de rétention des stocks et l’éventualité de dégâts importants dus au gel dans la région, le nombre de caisses mises sur le marché cette année pourrait encore diminuer.
- Les acteurs du marché doivent s’attendre à une petite campagne qui se déroulera probablement de fin mai à début juin sur un rythme soutenu.